Je vous invite à ouvrir ensemble le carnet vert pour aller à la découverte de ce légume, trop peu connu, qui mérite certainement un gros coup de projecteur.
Du chou toujours à portée de main ? Toute l’année ? Gratuitement ? Une manne ?
Absolument. Et ses qualités gustatives et vitaminiques sont éprouvées.
Présentation
Le chou Daubenton ou chou de Daubenton peut porter différents noms : chou perpétuel, chou branchu ou encore chou à mille têtes. Ce légume vivace appartient à la famille des Brassicacées. Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Brassicaceae
Il doit le nom de Daubenton à Louis Jean-Marie Daubenton, médecin, naturaliste et premier directeur du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.
A maturité, cette plante, d’une certaine envergure dont il faut tenir compte lors de la plantation, présente un port arbustif et peut atteindre 1 m à 1,20 m de haut. Elle demande donc un espace suffisant pour pouvoir se développer. On l’estime généralement à 1 mètre carré.
Vivace, rustique et résistante jusqu’à – 15°C, ses feuilles et jets peuvent être exploités toute l’année en cuisine.
En l’installant dans un sol riche, plutôt lourd et de préférence calcaire (La Vallée du Geer lui convient parfaitement), tout en veillant à lui donner une exposition ensoleillée, il peut produire durant 5 à 7 ans !
Son histoire
Cultivé depuis près de 2.000 ans, ce légume ancien était, autrefois, essentiellement utilisé comme plante fourragère pour nourrir… le bétail. Délaissé depuis le 19ème siècle, où pourtant sa production fut abondante, il reçoit enfin la considération qu'il mérite et opère un retour très remarqué sur nos tables et dans nos potagers. Outre ce fait, de par ses excellentes qualités gustatives, éprouvées, les mets à base de chou Daubenton figurent aujourd'hui en bonne place sur la carte de restaurants de renom.
Du potager à l’assiette
Dans les préparations culinaires, les feuilles comme les jets sont généralement cuits mais ils peuvent être aussi utilisés crus comme par exemple lorsqu’ils sont intégrés avec parcimonie dans les salades pour les relever avantageusement. Leur goût, plus subtil que d’autres choux, se rapproche plutôt de celui du brocoli. Sautés au wok, cuisinés en gratins, soupes, potées, ou encore farcis… les recettes sont nombreuses !
Ses qualités vitaminiques sont exceptionnelles : riche en vitamine A, B1, B2, C et K, il contient aussi du soufre, du magnésium, du potassium et des sels minéraux. Du point de vue médicinal, on lui prête aussi des vertus vermifuges, antiulcéreuses et antidiabétiques.
Sa culture ? Simple comme bonjour ! Explications en vidéo
Une culture facile et accessible à toutes et tous.
Sa reproduction s’effectue par bouturage.
Explications en vidéo par Julie du “ Potager de Green Valley “ de Saône et Loire en France
Quelques précisions complémentaires
Pour celles et ceux qui voudraient commencer la culture de ce chou, voici quelques indications utiles.
Je l’ai déjà dit plus haut, le chou de Daubenton a besoin de lumière : il faut donc lui réserver un emplacement bien ensoleillé et un sol humifère, frais et bien drainé de préférence, même s’il tolère les sols lourds. Pour l’espace à prévoir, il faut aussi savoir qu’après deux années, plus ou moins, les jets inférieurs du chou mais aussi souvent la tige principale elle-même auront tendance à fléchir et se courber prenant ainsi contact avec le sol. Aussi, par le système de marcottage, un nouvel enracinement va s'opérer à l’endroit de la courbure, ce qui offrira l’opportunité, en fonction de l’espace disponible, soit de laisser se développer les nouvelles pousses telles quelles, soit de les couper en amont de leur racine et de les repiquer pour obtenir un nouvel exemplaire de plante mère. Pour la reproduction de ce légume, la technique du marcottage s'ajoute donc à celle du bouturage.
Et la récolte ? Quand s’opère-t-elle ?
La récolte du chou Daubenton se fait tout au long de l'année. On cueille les jets poussant le long de la tige (c'est au printemps qu'ils sont les plus tendres), ainsi que les feuilles, au fur et à mesure des besoins. Il ne faut surtout pas hésiter à couper ; une récolte régulière incite le plant à produire plus.
Avoir du chou à profusion toute l’année, gratuitement, n'est-ce pas providentiel ? Vous avez dit “ La star des légumes vivaces ” ?
Et enfin pour terminer, quelques réflexions
Quand on évoque la baisse du pouvoir d’achat, il faut certainement savoir tirer parti de l’ascétisme qui nous est imposé et revenir aux fondamentaux que nous avons oubliés.
On l’aura compris, et c’est le but de ce coup de projecteur, le chou Daubenton (comme d’autres légumes vivaces ou sauvages) n’a pas toujours les faveurs des acteurs d’un marché, standardisé, privilégiant la vente des semences et des plants de légumes annuels. Ils ne font guère la réclame des légumes vivaces qui produisent sur le long terme et ne demandent pas d’attention soutenue ni d’entretiens réguliers. En l’occurrence ici, bien rares sont les étals sur lesquels les plants de chou Daubenton sont proposés à la vente.
Dans ce carnet vert, je m’attèle précisément à débusquer tous ces légumes oubliés, trop peu connus et insuffisamment pris en considération alors qu’ils regorgent pourtant de vitamines et présentent des qualités gustatives très intéressantes tout comme je relève celles offertes par les parties de légumes communs, jetées sans raison (gaspillage ! ), afin de leur redonner la place et l’attention qu’ils méritent dans notre alimentation (fanes de différents légumes, feuilles de chou-fleur,etc…).
A ce sujet, je vous renvoie à l’article précédent publié sur ce blog dans la rubrique “Le carnet vert”.
Enfin, pour celles et ceux qui seraient intéressés, au mois de juin dernier, j’ai procédé au bouturage de quelques plants extraits de notre chou Daubenton et je les céderais volontiers, histoire de faire plaisir… et de partager un légume élevé aujourd’hui au rang de star ! (MP sur Facebook)
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