Ce communiqué a été publié sur le mur Facebook du journaliste Louis Maraite, ami de votre blogueur local Roger Wauters
C’est un fauchage massif qui a décimé des centaines d’oisillons au nid aux alentours du Trilogiport de Liège qui a été le coup d’envoi de notre opération. Nous avons, au-delà de l’exaspération ponctuelle (et répétée), pris un peu de recul pour lancer une pétition plus générale et proposer des mesures pour éviter les fauchages et abattages d’arbre en période de nidification. 20 demandes très concrètes intégrées dans la pétition : dix pour modifier les règles sur le fauchage et dix pour changer les comportements en matière d’abattage d’arbres. Forts d’une pétition ayant rassemblé 8706 signatures, nous avons rapidement été reçus le 3 juillet à Namur par les ministres Henry (Travaux Publics) et Tellier (Environnement). Ils nous avaient alors promis de répondre concrètement aux vingt points de la pétition. Cette réponse nous est arrivée entre les fêtes et nous voulons la partager avec vous. Car c’est votre mobilisation qui a permis de lancer le fameux pavé dans la mare. Nous y voyons la preuve que, dans notre démocratie, en refusant de subir et en apportant des propositions raisonnées, on peut encore se faire entendre et faire bouger les choses...
Vous lirez la pétition en cliquant sur https://www.change.org/.../environnement-wallonie-que-l....
Vous lirez la réponse des Ministres en cliquant (*) sur : https://www.chuliege.be/.../2021-01/20201230131457721.pdf
Nous en faisons un court résumé.
POUR LES OISEAUX, insectes et autre faune. Merci aux Ministres Henry et Tellier pour leurs réponses. Nous sommes très satisfaits de savoir qu’une réorganisation en profondeur de la gestion des abords du Trilogiport est en cours et nous espérons que les améliorations obtenues sur ce site pourront servir d’exemple à de nombreux autres sites wallons. Les différentes bonnes pratiques applicables au sein du SPW Mobilité & Infrastructures ne peuvent que nous réjouir si elles sont bien respectées et surtout bien comprises par la hiérarchie et le personnel de terrain. Nous pensons que des erreurs sont encore souvent commises par manque de connaissance de la nature et que des formations régulières assurées par des personnes motivées et motivantes devraient aussi être prévues, et pas seulement pour expliquer l’intérêt du fauchage tardif. Nous voudrions que les « bonnes pratiques » soient également d’usage au sein des services communaux et des autres services publics. Si nous applaudissons les plantations d’arbres et arbustes prévues, nous insistons pour que les plantes soient idéalement gérées par la suite. Il est, par exemple, toujours décevant de voir que des arbustes sont régulièrement taillés juste au moment où ils sont la principale source de nourriture pour les oiseaux (graines, baies, etc.). La volonté d’avancer dans le bon sens en matière de biodiversité nous réjouit et nous rend plus optimistes pour entamer 2021.
POUR LES ARBRES. Merci aux ministres Henry et Tellier pour leurs réponses. A les lire, les codes de bonnes pratiques existent, comme l’inspection sanitaire pour chaque demande d’abattage ou comme l’analyse paysagère et environnementale pour tout projet impactant les arbres de voirie. Mais les ministres reconnaissent le manque actuel de contrôleurs « environnementaux ». Nous réclamions une augmentation du cadre DNF de 30 % ? « Des démarches sont en cours pour renforcer ponctuellement les services les plus démunis. Toutefois, un renforcement significatif, même s’il se justifierait pleinement, nécessiterait une révision du cadre, laquelle dépend du Gouvernement et semble peu réaliste dans l’état actuel des choses ». Idem pour les abords paysagers : la DEEP (Direction des Etudes Environnementales et Paysagères) du SPW devrait elle aussi être renforcée. « Le manque de personnel ne permet pas encore de développer une vraie gestion différenciée et sans « accidents » car celle-ci demande des études précises et un suivi des entrepreneurs désignés pour l’entretien ». Et si on commençait par une formation des dits entrepreneurs à la gestion « patrimoniale » ? Dans l’autorisation des abattages en bords d’autoroutes et de routes, l’avis du DEEP est nécessaire… Encore faut-il que le DEEP puisse le rendre… Le code de bonne pratique développé par le SPW a été partagé avec les autres gestionnaires d’infrastructures. Plutôt que le mot partage, nous eussions préféré le mot « adoption ». Pour ce qui concerne l’uniformisation des règles pour les professionnels et pour le grand public, bonne nouvelle : la ministre Tellier a commandé au DNF un nouveau cadré légal pour réglementer et interdire, pour les citoyens et les administrations, des pratiques d’abattage et d’entretien. Mais pour quand ?
Les ministres Henry et Tellier veulent accorder de nouveaux moyens pour les plantations et les arbres remarquables. Le ministre Henry a donné consigne au SPW de planter pour un million € des arbres cette année sur le domaine des MI (Mobilité et Infrastructure) en alignements d’arbres ou en couloirs de biodiversité. La ministre Tellier prépare une augmentation des subventions pour les plantations.
Enfin, la Police de l’environnement sera renforcée pour assurer le contrôle et de répression des pollutions. Pas d’avancée par contre sur une contre-expertise des arbres « dits » malades ou la création d’une commission de recours en cas de doute.
Nous voulons néanmoins remercier les ministres Henry et Tellier pour leurs réponses et les pistes positives tracées, rappeler que nous sommes demandeurs d’une rencontre avec le ministre wallon de la fonction publique, et vous informer que nous travaillons à une compilation similaire de demandes envers le ministre de l’agriculture. Sur ces questions, les agriculteurs ont un rôle important à jouer. Nous prenons ces avancées comme de bonnes nouvelles et notre vœu le plus cher pour 2021 est que nous poursuivions dans cette bonne voie. Mais nous resterons attentifs à l’évolution, sans, dixit Bouli, baisser la garde.
Benoit HUC
Louis MARAITE
Delphine GILMAN
Bouli LANNERS
Avec le soutien de la Ligue Royale Belge Pour la Protection des Oiseaux.
(*) L'hébergement de cette note sur le site du CHU est provisoire. Il résulte d'un problème technique sur belnet. Le contenu n'engage nullement le CHU. Un autre hébergeur sera utilisé ce jeudi.
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