C'est un site militaire situé à l'entrée de Glons. Il est composé d'un vaste pavement d'où émergent des structures en béton, pas bien hautes, disposées en enfilade. Equipées de tuyaux, ce sont de petites stations avec des quais dont l'ensemble fait penser à un port pétrolier à plus petite échelle. Si l'on s'en tient aux indications figurant sur les panneaux répartis sur le site, sa fonction est la distribution de carburants.
Disséminés sur le pourtour de la zone, des arbustes : probablement ont-ils été plantés pour cacher de la vue des passants ces constructions pour le moins disgracieuses.
Depuis les années 70 , voire même un peu avant, cette zone militaire à l'aspect austère défigure l'entrée de la belle bourgade de Glons - Défigure ? Oui, n'ayons pas peur des mots . Cela fait donc 50 ans que la présence de cet espace militaire a été imposé aux habitants qui " ont toujours dû faire avec...". Interdit d'accès, il est ceinturé par de très hautes clôtures dissuasives surmontées de fils de fer barbelés. Il est clair que l'entreposage, le pompage et le transvasement de carburants inflammables et volatiles demandent de strictes mesures de sécurité qui s'accompagnent d'interdictions.
Durant cette dernière décennie, la zone a visiblement manqué d'attention et d'entretien ; elle est devenue un "No man's land" en friche. La végétation sauvage s'est fortement développée, même à l'extérieur du site au point d'empiéter, par endroits, sur les trottoirs exigus de la rue Van der Wielen et de la route provinciale qui le longent de part et d'autre.
La nature s'est exprimée. Le béton s'est effrité.
Le temps a fait son œuvre.
Et, le radar et ses installations connexes ont fait leur temps.
En effet, il y a quelques années, ce qu'on nomme communément "le Radar" a déménagé. L'année dernière, le site principal situé sur les hauteurs de Glons a été repris et exploité par Fedasil. Les installations connexes, dont il est question ici, ont été abandonnées, laissées à leur triste sort.
Voilà pour ce qui est de l'histoire du lieu étant bien entendu que l'auteur de cette chronique n'est absolument pas dans le secret de la Défense et qu'elle repose sur ses observations de citoyen Glontois et s'appuye sur les informations dispensées dans la presse ces derniers temps.
A lire en suivant ce lien :
https://www.sudinfo.be/id567110/article/2022-11-02/racheter-le-terrain-de-la-defense-lentree-de-glons-pour-y-creer-un-espace-public?referer=%2Farchives%2Frecherche%3Fdatefilter%3Dlastyear%26sort%3Ddate%2Bdesc%26word%3Dfriche%2Bglons
Un déménagement est toujours l'occasion de trier et se défaire de biens devenus inutiles ou superflus. S'agissant ici, en l'occurrence, de biens immobiliers appartenant à l'Etat, la situation soulève des questions de différents ordres : Quid de ce No man's land en plein coeur du village de Glons ? Le site est-il pollué ou sain ? Est-il encore dangereux ? Qui va s'en occuper, désormais ? Quel avenir pour cette zone militaire ? Serait-elle à vendre ? Pourrait-on l'acquérir ? Pourrait-on imaginer un projet pour le rendre aux citoyens et en faire bénéficier la collectivité ?
Des questions qui demandent à trouver des réponses
Première action : au mois d'août dernier, le Chef de groupe PS Christopher Sortino envoyait un courrier à la Ministre de la Défense Ludivine Dedonder
Extrait de l'article publié dans La Meuse au mois de décembre. " Pour tâter un peu le terrain, le socialiste a écrit à Ludivine Dedonder, ministre de La Défense afin de voir ce que cette dernière faisait de ce terrain et s’il était envisageable de le céder à la commune. Dans sa réponse, la ministre a confirmé que ce terrain n’était plus exploité par La Défense. « Il s’agit d’un ancien quai de déchargement de la Belgian Pipeline Division », précise la ministre dans son courrier. « Nous avons connaissance d’une petite tâche de pollution en huiles minérales dans le sol et l’eau souterraine. Une étude combinant l’étude d’orientation et l’étude de caractérisation doit être réalisée. Si la pollution se limite à ce qui a été observé, il est possible qu’un assainissement ne soit pas nécessaire. Des négociations pour aliéner le site (horizon 2028) et éventuellement le céder à la commune par voie d’expropriation à l’amiable peuvent être initiées par le conseil communal. "
Par la même occasion, ce courrier abordait l'état déplorable de cette zone en friche qui, aux dires de ceux qui se sont tournés vers le jeune conseiller, affectait le cadre de vie des riverains.
Réaction de la Ministre Dedonder : le site a été complètement nettoyé !
Sa réaction ne s'est pas fait attendre. Au moins de décembre, soit quelques mois après l'envoi du courrier du Conseiller bassengeois, les services de la Défense sont intervenus. Le site a été nettoyé de fond en comble. Toute la signalétique a été enlevée ; preuve s'il en est que ces installations ne sont et ne seront plus utilisées comme dépôt de carburants. Relevons, et cela me paraît important, que cette décision de mettre toute la signalétique au placard est un élément probant pour la bonne avancée de ce dossier.
La réactivité de la Ministre est manifeste.
Manifeste aussi est l'intérêt porté par le Conseil communal, lequel au mois d'octobre a approuvé la proposition avancé par le PS de Bassenge.
En Conseil communal, Christopher Sortino, chef de groupe socialiste expliquait : « On peut en effet penser y réaliser un parc/espace communautaire, une place publique, une infrastructure sportive/de jeux, une zone verte ou, plus généralement, une infrastructure d’utilité publique : les idées ne manquent pas. Et toutes sont finançables, à condition de bonnes décisions politiques, concertées bien entendu avec les riverains. »
La seconde action ?
En ce début d'année, des contacts demandent à être pris par le Collège de Bassenge avec la Ministre de la Défense pour étudier la faisabilité d'un projet de reconversion.
Cette vaste zone militaire dont la présence comme l'aspect déshumanisent un quartier de Glons va-t-elle, d'une manière ou d'une autre, trouver une nouvelle affectation dont la collectivité pourrait bénéficier ?
Alea jacta est...
A suivre, donc.
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